Protégez les enfants

Le divorce est une expérience douloureuse pour tous, et particulièrement pour les enfants. Quand les parents se séparent, cela peut avoir des conséquences importantes sur l’enfant et sa vie future. Non seulement les enfants ressentent le vécu émotionnel des parents ( la tristesse, la détresse, la haine ou la colère ) mais peuvent également ressentir différentes formes de culpabilités :
– « Si mes parents se séparent c’est à cause de moi »
– « Si mes parents se séparent, c’est parce qu’ils ne m’aiment pas suffisamment »
– « Si mes parents se séparent je dois tout faire pour qu’ils se remettent ensemble
« 
Cela peut entraîner à court ou moyen terme des difficultés d’apprentissage, des problèmes d’estime de soi et une anxiété accrue, des comportements qui s’apparentent aux symptômes du trouble borderline. Il est important pour les parents de communiquer avec leurs enfants afin de comprendre comment leurs actions les affectent afin de mieux les aider à traverser cette période difficile.

Les effets psychologiques négatifs du divorce
Un des effets psychologiques négatifs du divorce sur les enfants est la perte de confiance vis à vis des adultes. Les enfants qui ont vécu la séparation de leurs parents peuvent le vivre comme une trahison et peuvent développer des sentiments d’instabilité, d’abandon et d’insécurité. La perte de confiance dans les parents qui étaient censés les protéger et les soutenir s’accompagne presque toujours d’un sentiment d’anxiété et d’une perte de confiance ensoi.
Enfin, les enfants confrontés à la séparation des parents peuvent également de souffrir d’un sentiment d’abandon, ce qui peut entraîner à court terme des problèmes de comportement comme l’agressivité, l’anxiété ou la dépression.

Que faire ?
Il est important que les parents qui divorcent, acceptent de mettre de côté pour un temps leurs préoccupations d’adultes et prennent le temps de discuter avec leurs enfants et de réfléchir aux moyens susceptibles de les aider à traverser cette période difficile.
Les parents doivent encourager leurs enfants à exprimer leurs ressentis et à communiquer, de manière individuelle, avec chacun d’eux ouvertement. Si cela ne suffit pas, ils doivent se concerter pour faire appel à des psychologues spécialisés qui sauront faire en sorte que les enfants ne soient pas des victimes collatérales du conflit parental.
Il est également primordial que les parents ne prennent pas leurs enfants en otage ou comme moyen de pression. Nous présentons ci-après quelques effets délétères de l’éclatement de la cellule familiale.

LES PRINCIPAUX SYNDROMES EN LIEN AVEC UNE SEPARATION QUI SE PASSE MAL

1/ LE SYNDROME D’ALIENATION PARENTALE (SAP)
Ce syndrome est le résultat d’une combinaison de facteurs, comprenant l’endoctrinement par l’autre parent et le comportement de l’enfant ainsi manipulé en vue du dénigrement du parent ciblé.
Cependant, il est important de noter que le SAP est une notion controversée qui n’est pas reconnu par le système judiciaire ni par les classifications internationales des troubles mentaux.
Voici quelques manifestations courantes du SAP, trouble décrit par le psychiatre Richard A. Gardner au début des années 1980, dans lequel un enfant victime de manipulation mentale de manière continue, rabaisserait et insulterait le « parent cible ».

SOUFFRANCES DU « PARENT CIBLE« 
Dévalorisation : L’enfant exprime des critiques, des insultes ou des accusations injustifiées envers l’un de ses parents.
Rejet : L’enfant refuse de passer du temps avec le parent visé et peut même nier tout lien affectif avec lui.
Allégations mensongères : Souvent influencé par l’autre parent, l’enfant invente ou exagère des histoires négatives sur le parent ciblé.
Conflit de loyauté : L’enfant peut ressentir de la culpabilité ou de la peur des réactions de l’autre parent s’il montre de l’affection envers le parent ciblé.

Mes recommandations :
Si vous pensez être victime de SAP de la part d’un ou de plusieurs de vos enfants, il est essentiel de chercher le soutien d’un psychologue pour gérer cette situation complexe avant qu’elle ne devienne chronique. Vous avez le droit au respect et il peut être important pour l’obtenir, d’envisager une médiation familiale au cours de laquelle vous pourrez exposer votre ressenti en toute transparence.

SOUFFRANCES DE L’ENFANT MANIPULE
Le syndrome d’aliénation parentale (SAP) peut avoir des conséquences graves pour l’enfant manipulé. Voici quelques-unes des complications possibles :
Difficultés relationnelles : L’enfant peut avoir des difficultés à établir et à maintenir des relations saines avec les autres, en raison de la polarisation extrême entre les parents.
Perte de confiance : Le SAP peut entraîner une méfiance généralisée envers les adultes et une difficulté à faire confiance aux autres membres de la famille .
– Impact sur la santé mentale : L’enfant peut développer des problèmes de santé mentale tels que l’anxiété, la dépression, l’anorexie ou la boulimie, ou des troubles de l’adaptation.
– Difficultés d’apprentissage et d’intégration sociale : Les perturbations émotionnelles causées par le SAP peuvent affecter la concentration, TDA, TDAH, l’estime de soi, une phobie sociale et altérer durablement les performances scolaires.
– Conséquences transgénérationnelles : Les enfants exposés au SAP risquent de reproduire à l’âge adulte, ces schémas de comportement dans leurs propres relations familiales à l’avenir.

Mes recommandations :
Il est important de proposer rapidement le soutien spécialiste à l’enfant qui exprime une souffrance pour minimiser les effets à long terme de la manipulation qu’il subit. Si vous avez besoin d’une intervention spécialisée, je vous invite à contacter un psychologue pour enfant afin d’envisager un protocole destiné à éliminer les conséquences de ce syndrome.

2/ ABUS NEGLIGEANCE ET MALTRAITANCES DIVERSES
Un enfant victime d’abus ou de mauvais traitements exprime généralement sa souffrance par des changements de comportements (repli sur soi, anxiété, crises de colère, phobie scolaire ou troubles du comportement) qui doivent attirer votre attention.
En cas de soupçons de mauvais traitement sur les enfants, voici quelques étapes à suivre :
– Écoutez et prenez au sérieux : Écoutez attentivement les préoccupations de l’enfant qui fait l’accusation et assurez vous de comprendre les détails spécifiques mauvais traitement rapporté.
– Consultez un professionnel : Si l’accusation concerne la sécurité ou le bien-être de l’enfant, consultez un professionnel de la santé mentale, un avocat spécialisé en droit de la famille ou un travailleur social. Ils peuvent vous guider sur la marche à suivre.
– Collectez des Preuves : Si possible, rassemblez des preuves objectives pour étayer ou réfuter l’accusation. Cela peut inclure des témoignages, des documents écrits, des enregistrements ou des photographies.
– Faites un signalement aux autorités : Si vous soupçonnez un danger immédiat pour l’enfant, signalez le aux autorités compétentes (services sociaux, police, etc.).
– Garde d’Enfants : Si l’accusation affecte la garde d’enfants, consultez un avocat pour comprendre vos droits et obligations légaux.

3/ LA PARENTALISATION
La parentalisation est un concept qui se réfère à la distorsion subjective des relations intra familiales, où un enfant, assume un rôle parental envers un parent qu’il considère comme le plus faible, le plus vulnérable. Voici quelques conséquences psychologiques courantes pour l’enfant :
– Troubles de la personnalité : La parentalisation peut entraîner des troubles de la personnalité, tels que des difficultés à établir une identité stable.
– Faible estime de soi : L’enfant parentifié peut développer une faible estime de soi, car il se sent responsable du bien-être des autres avant le sien.
– Anxiété et dépression : Le stress constant lié à la parentalisation peut conduire à l’anxiété et à la dépression chez l’enfant.
– Risque de suicide : Dans les cas extrêmes, la parentalisation peut augmenter le risque de pensées suicidaires.

4/ LE SYNDROME DE MUNCHHAUSEN
Le syndrome de Münchhausen par procuration (SMpP) est une forme grave de maltraitance.
Egalement appelé « pathomimie » ou « trouble factice », le syndrome de Münchhausen, cette pathologie est souvent associée à un trouble sévère de la personnalité, notamment « borderline » (trouble de la personnalité limite). Il s’agit d’une pathologie psychologique caractérisée par un besoin de simuler une maladie ou un traumatisme dans le but d’attirer l’attention ou la compassion.
Les personnes qui souffrent de ce syndrome, un adulte (généralement une femme) ayant la responsabilité médicale d’un tiers, habituellement un enfant, feint, exagère ou provoque délibérément des problèmes de santé sérieux et répétés chez l’enfant.
Ensuite, le parent conduit l’enfant chez un médecin, chez un psy ou un service de soins médicaux. Le but est d’attirer l’attention et la compassion en utilisant la maladie de l’enfant, ce qui en fait une forme de pathomimie par procuration.
Bien que rare, cette forme de maltraitance de l’enfant est prise en charge juridiquement dans le cadre de la protection de l’enfance en danger. Il ne faut pas confondre ce syndrome avec le syndrome d’aliénation parentale, qui est un trouble relationnel entre l’enfant et au moins un des parents, sans fondement scientifique.
Les conséquences à long terme du syndrome de Münchhausen par procuration (SMpP) sur l’enfant peuvent être graves et variées. Voici quelques-unes des implications possibles :
– Problèmes de santé : L’enfant peut subir des interventions médicales inutiles, ce qui peut entraîner des complications physiques et émotionnelles à long terme.
– Troubles psychologiques : L’exposition répétée à la maltraitance et à la manipulation peut causer des troubles anxieux, dépressifs et de stress post-traumatique.
– Difficultés relationnelles : L’enfant peut avoir du mal à établir des relations de confiance avec les adultes, en particulier avec les parents, en raison de la trahison vécue.
– Impact sur le développement : Le SMpP peut entraver le développement émotionnel, physique, cognitif et social de l’enfant.
Il est crucial d’identifier et de traiter rapidement le SMpP pour protéger l’enfant et prévenir ces conséquences à long terme.

5/ LE CONFLIT DE LOYAUTE
Le conflit de loyauté se produit lorsque l’enfant se retrouve pris entre deux parents en situation de séparation. Il se sent comme « écartelé » entre deux objets de loyauté concurrents : d’un côté, l’attachement à l’un de ses parents, et de l’autre, la loyauté envers l’autre parent. Parfois, l’enfant peut manifester un attachement fusionnel envers l’un des parents tout en montrant de la distance, de l’indifférence, voire du rejet envers l’autre parent. Cela peut créer une tension émotionnelle pour l’enfant, qui tente de trouver un équilibre délicat entre ces deux loyautés
Les conséquences à long terme pour les enfants confrontés au conflit de loyauté lors d’un divorce ou d’une séparation qui se passe mal peuvent être significatives.
Voici quelques-unes des implications possibles :
– Difficultés relationnelles : Les enfants peuvent éprouver des difficultés à établir et à maintenir des relations saines, car ils sont tiraillés entre leurs parents.
– Stress émotionnel : Le conflit de loyauté peut entraîner un stress émotionnel accru, affectant la santé mentale et le bien-être général de l’enfant.
– Estime de soi : Certains enfants peuvent développer une faible estime de soi en raison du sentiment de trahison envers l’un des parents.
– Impact sur le développement : Le conflit de loyauté peut perturber le développement émotionnel, social et cognitif de l’enfant.
– Conséquences à l’âge adulte : À l’âge adulte, les enfants du divorce peuvent être confrontés à des choix difficiles concernant leurs propres relations et leur propre famille.





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